Les JO de Paris 2024 approchent à grands pas. Et avec eux, les épreuves de triathlon, para-triathlon et de nage libre qui auront lieu dans la Seine et nécessitent une bonne qualité de l’eau. À cet égard, d’importants moyens financiers ont été mis en place par les pouvoirs publics autour d’un protocole d’accord qualité de l’eau Baignade en Seine et en Marne, rassemblant l’État, la Région Île-de-France, la ville de Paris, les départements (77, 94, 91), et tous les acteurs franciliens de l’eau, dont le SyAGE.

Quels sont les engagements du SyAGE ?

Il y a trois enjeux dans la partie domaine public :

  • La finalisation des projets d’assainissement de mise en séparatif des réseaux démarrés par le SyAGE dès le début des années 2000, lors de la reprise des réseaux communaux. Le réseau séparatif est un système d’assainissement qui collecte les eaux usées (salle de bain, cuisine, wc…) et les eaux pluviales dans deux réseaux différents et adaptés. Le réseau d’eaux usées dirige les effluents vers la station d’épuration de Valenton. Les eaux pluviales sont infiltrées à la parcelle ou acheminées, via un réseau totalement séparé vers le milieu naturel, la rivière, où elles sont rejetées, moyennant parfois le passage par des ouvrages de dépollution.

Ces dernières années, les travaux de séparativité ont essentiellement concerné d’importants chantiers à Villeneuve le Roi (mise en séparatif des rues du Foch, Docteur Roux, Ernest Renan et l’allée Voltaire, et mauvais raccordements rue Painlevé), car le SyAGE y exerce les compétences assainissement depuis peu. Une opération est également prévue à Valenton avec la reprise d’un mauvais raccordement du réseau de la rue Vincent-Bureau.

  • Le deuxième enjeu est la suppression des by-pass rue Jules-Ferry et Pelloutier à Villeneuve-Saint-Georges suite à une étude diagnostic visant à identifier les mauvais raccordements.

Le by-pass est un ouvrage qui permet au trop plein d’eaux usées d’être dirigé vers les eaux pluviales (et donc vers le milieu naturel) pour éviter les débordements.

Deux bypass du réseau d’eaux usées ont en effet dû être installés vers le réseau d’eaux pluviales en raison d’une importante quantité d’eaux parasites mélangées aux eaux usées. Ces eaux parasites, en temps de pluie, entrainaient des débordements sur le domaine public. L’étude en cours devrait déboucher sur un programme de mise en conformité, notamment des collectifs mais aussi sur des propositions de travaux de réhabilitation afin de supprimer le risque de pollution.

  • Le dernier enjeu est la suppression des regards mixtes. Les regards sont des dispositifs d’accès et d’entretien du système d’assainissement, sorte de cheminée sur les canalisations. Les regards mixtes ont la particularité d’abriter simultanément les deux réseaux (eaux usées et eaux pluviales) dans un espace restreint. Lors des fortes pluies, la mise en charge des collecteurs peut conduire à un mélange des eaux usées et des eaux pluviales, générant une pollution. Leur suppression permettra donc de limiter le risque de pollution. Il en reste environ 45 fonctionnels sur le territoire du SyAGE (18 communes).

Le montant des travaux d’assainissement à impact direct sur la protection du milieu naturel réalisés par le SyAGE dans le cadre de Baignade en Seine s’est élevé à plus de 4 millions d’euros entre 2019 et 2022. Plus de 9 millions d’euros sont prévus pour 2023-2024 soit un total supérieur à 13 millions d’euros pour les six dernières années.

Des opérations auxquelles il convient d’ajouter les travaux d’assainissement qui ont un impact indirect pour l’opération Baignade en Seine, en contribuant à l’étanchéité de nos collecteurs et donc à l’amélioration de la qualité de l’eau de la Seine. Des travaux qui s’élèvent à plus de 7 millions d’euros (2019-2024) portant à un total de 20 millions d’euros les opérations du SyAGE pour Baignade en Seine.

Dans le domaine privé

En outre, le SyAGE intervient également pour accompagner la mise en conformité des installations d’assainissement privatives.

Les habitants de 11 communes prioritaires (Draveil, Montgeron, Vigneux-sur-Seine, Valenton, Villeneuve-le-Roi, Villeneuve-Saint-Georges, Mandres-les-Roses, Périgny-sur-Yerres, Santeny, Marolles-en-Brie, Villecresnes), si leur installation est non conforme, peuvent actuellement, sous condition d’éligibilité, bénéficier de subventions exceptionnelles de l’Agence de l’Eau Seine Normandie et de la ville de Paris pour réaliser les travaux jusqu’en 2024.

Une convention de mandat entre le Syage et l’Agence de l’Eau Seine Normandie a été signée en 2020 afin d’apporter une aide aux particuliers pour leurs travaux de mise en conformité (mise en séparativité des eaux usées et des eaux pluviales, incitation à la gestion des eaux pluviales à la parcelle).

85 riverains ont ainsi obtenu une aide de l’Agence de l’Eau Seine Normandie (346 602 € au total, soit une moyenne de 4 101 €) et 35% ont bénéficié d’une plus-value de la ville de Paris (91 775€ au total, soit une moyenne de 2622€).

Image : agence Apur Luxigon