C’est en présence d’une cinquantaine de personnes que la nouvelle digue de la Fosse aux Carpes à Draveil, a été inaugurée le 29 juin, par le maire Richard Privat et Romain Colas, le président du SyAGE. Les élus étaient entourés de Nicolas Méary, vice-président du Conseil départemental de l’Essonne, chargé notamment de la biodiversité et de la transition écologique, et de la conseillère régionale Faten Hidri.

L’inauguration a ponctué de belle manière ce chantier mené dans des délais très contraints. Petit retour en arrière. Début 2020, le SyAGE a récupéré la gestion de la digue de la Fosse aux Carpes en raison de sa compétence GeMAPI (Gestion des Eaux et des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations) sur l’ensemble du bassin versant Yerres Seine. Celle-ci était alors sous la houlette de l’Agence des Espaces Verts. Un diagnostic a rapidement fait apparaitre un mauvais état de la digue, susceptible de rompre face à une crue moyenne (1 probabilité sur 10 ou 20 que la crue se produise chaque année). « Une course contre la montre a alors été engagée » a précisé le président Romain Colas. « Grâce au travail des services techniques du SyAGE qui se sont immédiatement mis à la tâche, ce sont deux à trois ans qui ont été gagnés ».

Le SyAGE a pu compter sur l’appui de la préfecture essonnienne et des services instructeurs pour bénéficier d’une procédure d’autorisation accélérée des travaux, justifiée par l’urgence à conforter cet ouvrage. L’objectif des travaux est de protéger contre les inondations de la Seine, les 1 700 riverains du quartier de la Villa pour des crues moyennes.

La phase 1 de l’opération (novembre 2022 à fin mars 2023) a consisté en l’écrêtement de la digue sur 1 m, à la réalisation d’un écran étanche sur environ 250 mètres linéaires et 12 mètres de profondeur par la technique des pieux sécants. Le chantier a été interrompu pendant la période de reproduction des batraciens et autres espèces animales entre fin mars et début octobre.

« Le volet environnemental était une particularité de ce chantier. Car le site bénéfice d’un arrêté de protection de biotope » a rappelé l’élu départemental. En effet, la Léersie Faux-Riz, une plante aquatique unique en Europe, a fait l’objet d’une transplantation durant les travaux. Elles ont été réintroduites à la fin du chantier. Le site abrite aujourd’hui une prairie et une quarantaine d’arbres de quatre espèces différentes. D’autres mesures environnementales ont été également prises, dont l’installation d’un barrage anti-pollution lors des phases de terrassement, le retrait des espèces exotiques (Renouée du Japon et Jussie) ou encore l’installation de nichoirs pour les chauve-souris.

La phase 2 (octobre à décembre 2023) concerné le dessouchage, le confortement des talus, et la mise en place d’instruments de mesure et d’alerte pour suivre l’efficacité de la protection hydraulique apportée par l’ouvrage.

Comme l’a expliqué Sarah Ponen, cheffe du service Gestion Prévention des Inondations du SyAGE, lors de la visite inaugurale, la surveillance de la digue est un point essentiel. Un suivi en temps réel de la digue a été mis en place grâce à un système de sondes de mesures. Six sondes de mesures du niveau des nappes souterraines et deux inclinomètres permettant de mesurer le changement d’inclinaison ont été installés. Et l’alerte crue est assurée par une sonde de mesure de la hauteur de la Fosse aux Carpes.

Le coût de l’opération s’est élevé à 2,5 millions d’euros. Elle a été financée par l’État (Fonds Barnier), le Conseil départemental de l’Essonne et le Conseil régional d’Île-de-France.