Pour quelles raisons deux sondes piézométriques ont été installées à Touquin, à l’amont du bassin versant de l’Yerres ?

Riad Bechar : L’objectif est de constituer une station hydrométrique pour obtenir un modèle hydraulique. La station de Touquin est celle qui est située le plus en amont du bassin versant de l’Yerres. Cette partie du territoire seine-et-marnais est beaucoup moins instrumentée que l’aval du bassin versant.

En complément de l’installation des sondes, un jaugeage (opération qui consiste à mesurer le débit instantané d’un cours d’eau en un point donné) sera effectué le long du cours d’eau. On obtiendra ainsi une courbe de tarage permettant de calculer le débit dans ce secteur. Le syndicat disposera de données importantes qu’il n’avait pas jusqu’alors. Cela permettra aussi d’avoir une meilleure connaissance de la rivière et une meilleure capacité à anticiper et prévenir les crues.

 

C’est la première étape d’un nouveau dispositif pour mieux instrumenter l’ensemble du territoire…

 

Riad Bechar : Exactement. L’installation de ces deux sondes est la première étape du projet pour créer 16 nouvelles stations hydrométriques (8 sur l’Yerres et 8 sur des affluents). Celles-ci seront reliées au service Télégestion du SyAGE pour mesurer en continu le débit de la rivière et de ses affluents et enregistrer les données obtenues. La télégestion informe en temps réel d’éventuels pannes ou anomalies et des dépassements de seuils sur plus de 100 ouvrages, rivière et assainissement du SyAGE.

Ces stations hydrométriques représentent un investissement conséquent. Elles sont financées à 50 % par le Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeurs), 20% par le Conseil départemental de Seine-et-Marne, 20% par le SyAGE et 10 % par le Conseil départemental de l’Essonne.

 

C’est un travail de longue haleine ?

 

Riad Bechar : Oui. Les démarches administratives et d’études sont importantes. L’installation des sondes nécessite l’autorisation de la commune, de l’Office National des Forêts, des Départements concernés et de l’Agence des Routes Principales. En l’occurrence l’ARP de Provins pour la station de Touquin. Mais aussi la signature d’une convention avec la commune pour la mise à disposition de l’emplacement des sondes s’inscrivant dans une action d’intérêt général. Tout cela prend du temps.

Outre les stations hydrométriques, 5 sondes piézométriques seront également installées pour mesurer le niveau de la nappe phréatique et calculer la saturation des sols, ainsi que des nouveaux pluviomètres.

Le renforcement du réseau de télésurveillance est précédé d’une étude d’avant-projet permettant de statuer sur l’emplacement définitif des stations de mesures, le type de capteur à mettre en place, les travaux à réaliser…

Ces investissements s’inscrivent dans une démarche globale de développement de la supervision (télégestion et métrologie) initiée par le syndicat depuis une dizaine d’années afin de collecter le maximum de données pour aboutir à un système expert de télégestion qui permettra de connaître les zones inondées de notre bassin versant en temps réel.

C’est une vision à long terme et une approche globale qui vient en complément de notre travail de maintenance et de critique des données.

 

Le système de supervision s’est beaucoup amélioré depuis une dizaine d’années ?

 

C’est ma mission depuis 2013. Cela s’est matérialisé par l’acquisition de nouvelles données (déploiement de nouvelles sondes piézométriques et radar, pluviomètres, images radar, cartographie…), mais aussi de nouveaux automates. La télégestion ne se limite pas à la rivière, mais fournit aussi des données essentielles pour le réseau d’assainissement. La marge de manœuvre est large.

L’installation d’un système VPN (accès sécurisé) en 2020 a constitué une étape supplémentaire. Cela permet une communication en temps réel, de sécuriser le système, de gagner en réactivité et de réduire les coûts. Car il n’y a pas de surconsommation avec les datas. C’est un gros travail informatique. L’objectif est de collecter le maximum de données pour mettre en place un système expert de supervision sur l’ensemble du bassin versant.

Après un an de mesures, un modèle hydraulique sera élaboré pour mettre en place un système d’alerte pour la prévention des crues sur l’ensemble du bassin versant Yerres / Seine (le SIRYAC* ne concerne actuellement que l’aval du territoire).

 

*Système d’Information des Riverains de l’Yerres Pour l’Alerte Crue (SIRYAC)

Le SIRYAC est un service gratuit qui permet au SyAGE de vous informer des crues de l’Yerres et du Réveillon.

L’inscription au SIRYAC est ouverte aux riverains de l’Yerres et du Réveillon résidant en zone inondable sur l’aval de ces deux cours d’eau.

Plus d’infos : https://www.viappel.eu/inscriptionEnLigne_properties/897/html/faq.htm