Même animée des meilleures intentions notamment dans le but de dépolluer des cours d’eau en retirant des déchets métalliques, les conséquences de la pêche à l’aimant sont souvent plus néfastes que bénéfiques pour l’environnement.
En effet, traîner une grande masse au fond de l’eau sur plusieurs mètres détériore les micro-écosystèmes aquatiques. Et particulièrement dans les périodes de reproduction et de nidification.
En outre, les objets métalliques inertes enfouis dans l’eau depuis longtemps peuvent avoir été colonisés par la faune et la flore sous-marines, constituant une forme d’habitat un peu comme des récifs coralliens. Leur retrait brutal détruit ainsi ces écosystèmes.
De plus, cette pratique peut remettre en suspension dans l’eau d’importantes quantités de sédiments, parfois très pollués, avec des conséquences désastreuses pour la vie aquatique (colmatage des branchies de poissons, enfouissement d’animaux benthiques, perturbation de la photosynthèse des végétaux, mortalités de larves…)
Au titre de la police de l’eau
Il peut également y avoir des conséquences négatives sur les usages de l’eau, par exemple dans un périmètre de protection d’un captage pour la production d’eau potable, pour la pratique de loisirs nautiques ou de la pêche de poissons. C’est pourquoi tout projet de pratique de la pêche à l’aimant doit être déclaré au préalable au titre de la « loi sur l’eau » (articles L. 214-1 et suivants du code de l’environnement) auprès du service eau et biodiversité de la direction départementale des territoires.
Autorisation préalable
La pêche à l’aimant est une pratique strictement encadrée. Comme pour la recherche dans le sol, celle-ci est soumise à une autorisation préalable si elle a pour effet de rechercher des monuments et objets pouvant intéresser la préhistoire, l’histoire, l’art ou l’archéologie (article L. 542-1 du code du patrimoine). Il s’agit d’une déclinaison de la détection des métaux dans le sol. C’est le préfet (instruction par la DRAC) qui accorde l’autorisation.
Autorisation du propriétaire
En outre, il est nécessaire de disposer de l’autorisation du propriétaire des lieux, public (mairie) ou privé (étang, puits, mare…). En ce qui concerne l’Yerres et ses affluents, s’agissant de cours d’eau non domaniaux, l’autorisation des propriétaires riverains (des deux berges) est requise.