Mercredi 9 octobre, 9h.
Les premières gouttes tombent sur le bassin de l’Yerres. À peine quelques heures plus tard, les précipitations s’intensifient, atteignant des sommets alarmants. 55 mm de pluie s’abattent sur l’amont du bassin versant de l’Yerres. « Les premiers relevés indiquent que l’équivalent d’un mois de pluie est tombé en une seule journée dans certaines communes » précise Romain Colas, le président du SyAGE.
Mercredi 9 octobre, 14h.
L’heure est à la mobilisation. Le SyAGE réagit immédiatement. Une cellule de crise va être mise en place. « La coordination a été rapide et efficace, » souligne Nathalie Guesdon, Directrice générale des services. « Il fallait être prêt pour faire face à la situation ».
Mercredi 9 octobre, 18h.
Les premiers débordements se manifestent. Les niveaux d’eau montent dangereusement à Courtomer, au nord de la Seine-et-Marne, où l’Yerres grimpe de 2,14m en l’espace de 24 heures. À Pézarches, 52,2 mm de pluie sont tombés en une journée, inondant rues et infrastructures. Riad Bechar, responsable du service Télégestion, décrit : « Nous avons vu rapidement qu’on allait faire face à crue proche de 2016 et 2018 ». Les équipes d’astreinte ont immédiatement mobilisé toutes les ressources pour surveiller les zones critiques, relever les mires et prendre des photos des secteurs inondés.
Jeudi 10 octobre, 12h.
Le pic de crue est atteint à l’amont. À Rozay-en-Brie, Bernay-Vilbert, Neufmoutiers-en-Brie…, des inondations impactent de nombreuses communes. « Des niveaux supérieurs à la crue de 2018 seront certainement atteints demain à l’aval », précise Olivier Delecluse, chef du service Gestion et Préventions des Inondations. L’Yerres et le Réveillon sortent de leur lit dans plusieurs communes à l’aval, notamment dans l’Essonne et le Val-de-Marne. À Boussy-Saint-Antoine, la résidence des Thibaudières est évacuée, l’électricité coupée.
Vendredi 11 octobre, 10h.
Les barrages régulateurs de l’Yerres, ont atteint leur capacité maximale. Beaucoup de communes sont touchées : routes coupées, maisons inondées. À Yerres, l’hôpital privé du Val d’Yerres est évacué par précaution. Sur le terrain, les équipes sont sur le pied de guerre. « La vigilance est maximale », ajoute Sandrine Lefort, en cellule de crise. Le pic de crue est atteint à l’aval vers minuit. Des relevés et des vérifications sont effectués jusqu’à 1h30 du matin. Le standard de la cellule de crise est pris d’assaut. Préfecture, communes, riverains… plusieurs dizaines d’appels sont gérés par la cellule secrétariat, jusqu’à très tard dans la nuit.
Samedi 12 octobre, 9h
On a enregistré un niveau de 4,5 m, à l’aval, soit 31 cm de plus que la crue de 2018 mais 30 cm en dessous de celle de 2016 » précise Eric Chalaux, Directeur des services techniques. La décrue s’amorce. Les équipes sur le terrain s’activent sur toutes les zones sensibles et identifient les embâcles et autres obstacles à retirer en priorité, quand le débit de la rivière permettra d’intervenir.
Et maintenant ?
La décrue s’amorce lentement. Le bulletin de fin de crue sort le 15 octobre. Mais avec de nouvelles pluies attendues dans les prochains jours, le SyAGE maintient une vigilance renforcée. « Nous avons passé le plus dur » rassure le DST. « Les prochains épisodes pluvieux ne devraient pas provoquer de nouvelle crue ».
Le SyAGE reste mobilisé et les équipes s’activent pour résorber tous les désordres générés par ces inondations : retrait d’embâcles, vérification des ouvrages, réparation des platelages, enlèvement des déchets… « C’est d’abord les gros embâcles qui sont gérés en priorité afin de ne pas générer de sur-inondations en cas de montée des eaux » indique Nicolas Bigot, chef du service Rivière.