Les objectifs du projet
Le quartier de la gare à Ozoir-la-Ferrière est sujet à de régulières inondations par débordement du ru de la Ménagerie. Environ 400 habitants sont concernés.
Ce site fait l’objet depuis le milieu des années 2000 d’un projet de surinondation temporaire, porté par le SYMBAR (anciennement SIAR), ancien syndicat de rivière compétent sur ce cours d’eau.
Le projet initialement envisagé sur ce site, défini en 2005, a été réalisé en partie en 2009 par la mise en place d’un remblai, uniquement en rive gauche du ru de la Ménagerie.
Une étude menée par le SYAGE entre 2014 et 2017 a donné lieu à un redimensionnement du projet pour davantage d’efficacité face à une crue dite « fréquente », c’est-à-dire une crue ayant une chance sur 10 à une chance sur 30 de se produire chaque année. Suite à la prise de compétence GEMAPI, le SYAGE est officiellement devenu maître d’ouvrage de ce projet et a mené des études de conception.
Le projet conçu par le SYAGE permet de sortir de la zone inondable pour cette crue environ 90 habitations et permet de réduire les hauteurs d’eau pour une centaine d’autres en surinondant temporairement une zone forestière.
Les travaux menés par le SYAGE prévoient la création de 480 mètres linéaire de digue en remblais, la rehausse des 440 mètres linéaires de la digue existante. Un ouvrage de régulation sera mis en place dans le ru, il sera composé de deux vannes permettant de contrôler le débit sortant du ru de la Ménagerie en zone urbaine. Un déversoir de sécurité, permettant de faire passer les plus grosses crues sans que la sécurité de l’ouvrage ne soit mise en cause est également prévu. A l’issue des travaux, les cheminements piétons seront maintenus au niveau du passage actuel par la mise en place d’une passerelle en bois. La surinondation temporaire induite par cet ouvrage occasionnera un stockage supplémentaire de 45 000 m3 et de 13h par rapport à la situation actuelle.
Une sonde de mesure de la hauteur d’eau sera également mise en place avec une programmation de trois seuils d’alertes. Ces seuils détermineront l’état d’ouverture des vannes et le passage en surverse de la digue ainsi que la nécessité d’évacuation des riverains le cas échéant.
Le déroulement du projet
– Etudes de conception : 2020 – 2022
– Dépôt du dossier d’autorisation pour instruction par les services de l’Etat en février 2022
– Enquête publique en septembre/octobre 2023
– Obtention de l’arrêté d’autorisation du projet le 21 mai 2024
L’enquête publique a reçu 5 avis favorables, 2 avis défavorables et 2 contributions sans avis.
Travaux
Selon le calendrier prévisionnel, les travaux débuteront en novembre 2024 et se termineront à l’automne 2025.
Les grandes étapes du chantier sont les suivantes :
- Le dégagement de la zone des travaux prendra quelques mois : débroussaillage, abattage d’arbres (avec un suivi des habitats) limité au strict nécessaire, destruction de nids de Bombyx disparate (papillon invasif) ;
- En parallèle, le merlon sud existant sera rehaussé, puis l’ouvrage limitant actuel sera remplacé en début d’année prochaine pour enchaîner avec la construction du merlon nord ;
- La dernière étape du chantier consiste en l’aménagement de 3 mares forestières afin de restaurer leur potentiel écologique (approfondissements, éclaircissements de la végétation).
La zone du projet présente une flore et une faune très riche et diversifiée, comprenant notamment 4 espèces d’oiseaux classées comme vulnérables sur la liste rouge d’Ile-de-France (le Moineau domestique, le Pic épeichette, le Bouvreuil pivoine, le Pouillot siffleur) c’est pourquoi le SyAGE prévoit de restaurer des habitats favorables dans le cadre de ces travaux.
Dans une optique de préservation de ces espèces et des milieux, le chantier a été soumis à une charte de chantier à faible nuisance environnementale. Par exemple, une des mesures principales est de limiter la zone de chantier en zone humide à 1000 m2 et d’adapter les engins utilisés au travail en zone humide. Des arbres gîtes pour certaines espèces de chauves-souris seront vidés préalablement aux abattages de leurs habitants. Des filets de protection empêchant les batraciens de pénétrer sur les zones de chantier seront mis en place. Tout au long du chantier une surveillance environnementale sera réalisée.
Des mesures complémentaires sont engagées comme le décaissement d’un massif de Renouée du Japon (plante invasive), ou encore la destruction des nids de Bombyx disparate (un papillon se nourrissant des feuilles, tiges et bourgeons des arbres empêchant la photosynthèse de l’arbre et la mort de celui-ci).
Coûts estimatifs du chantier : 1 230 000 € TTC (financements : 30% Etat / 30% CD 77 / 13% Seine Grands Lacs / 27 % SyAGE)